Depuis leur première venue en octobre 2017, Crystal Lake ne s’arrête plus et a joué huit fois en France dont cinq fois à Paris. Nouvelle étape pour les Japonais, une Boule Noire complète plusieurs semaines à l’avance et une fanbase qui semble avoir encore augmenté depuis la sortie du nouvel album Helix. C’est donc reparti pour une nouvelle tornade venue de Tokyo.
Deux groupes anglais sont chargés d’ouvrir la soirée: Skywalker et Polar. Cane Hill était initialement prévu mais les Américains n’ont pas du se rendre compte des onze heures de route qui les attendaient de Berlin jusqu’à Paris et ont annulé au dernier moment.
C’est donc Skywalker qui est chargé d’ouvrir les hostilités. ça bouge déjà bien dans la fosse de la Boule Noire et le public est déjà venu nombreux pour l’ouverture. Pour le reste, on retient très peu de choses de ce set tant le groupe est une simple accumulation de tous les clichés possibles du metalcore. Un chant clair assez atroce pour les oreilles tant il sonne faux, des compositions qui manquent cruellement de personnalité, il est difficile de trouver un intérêt à la musique. Reste que ce n’est pas trop mal joué et que quelques passages ont un bon groove au niveau de la section rythmique. Pour le reste, cette ouverture est à oublier.
A Polar de nous faire réellement démarrer la soirée. Le groupe est habitué à venir jouer à Paris mais vient pour la première fois nous présenter le nouvel album Nova. Et on peut dire que l’accueil est à la hauteur. Sans forcément connaître Polar sur le bout des doigts, le public se donne et Woody le lui rend bien puisque le frontman stagedive une bonne dizaine de fois pendant le set.
L’énergie unique des concerts de Polar est donc bien présente et nul doute que le groupe fait forte impression aux fans de Crystal Lake qui ne le connaisse pas. Les riffs sont acérés et l’arrivé d’un nouveau batteur n’a pas fait perdre le groove des breaks que l’on commence désormais à bien connaître.
Avec 40 minutes de jeu, la durée est parfaite pour nous présenter les nouveaux morceaux comme “Devil” ou “Midnight” ou “Drive” tout en faisant chanter les fans sur les incontournables “Blood for Blood” ou “Black Days” sur lequel Ryo de Crystal Lake vient nous faire un guest surprise, même pour les membres de Polar ! Lors du dernier passage des Anglais, on avait déploré trop de nouveaux titres qui n’étaient alors pas encore sortis. Cette fois, ils ont bien rattrapé le coup et nous ont offert un superbe concert, recompensés par la meilleure ambiance qu’ils aient jamais eu à Paris. De quoi leur pardonner de ne pas être passés nous voir lors de leur récente tournée en tête d’affiche.
Revoilà donc Crystal Lake pour leur premier sold-out à Paris. L’occasion de mesurer le chemin parcouru par les Japonais en seulement quelques mois et de nous présenter pour la première fois des morceaux d’Helix. Puisqu’ils n’ont de toute façon pas le temps, Ryo et sa bande arrivent et nous lâchent d’entrée le morceau le plus violent “Hail to the Fire” alors que le pit décolle déjà. La salle est plus petite que d’habitude et la fosse est bien compacte, renvoyant une belle énergie au groupe.
Enchainé avec « Six Feet Under » et « Aeon », on fait difficilement plus brutal comme début de concert et les stage dives commencent déjà à affluer et Ryo comme à son habitude fait corps avec le premier rang avec son charisme époustouflant.
Alors qu’auparavant, la setlist était plutôt équilibrée elle est aujourd’hui presque entièrement consacrée à Helix. On ne va pas s’en plaindre vu la qualité de ce dernier album, surtout que pas mal de fans présents semblent avoir découvert Crystal Lake grâce à cet album.
En dédicace aux anciens fans, Ryo va annoncer « Beloved » issu de l’EP Cubes. Toujours aussi dévastateur mais un peu moins suivi niveau singalong que les morceaux les plus récents. La preuve que le public a bien changé en deux ans et que l’ascension des japonais ne fait sûrement que commencer.
Les cinq membres semblent émus de la réponse du public et ne se privent pas de lancer des circle pits à tout va. Niveau technicité, on est toujours bien au-dessus de la moyenne avec Gaku Taura, l’un des batteurs les plus impressionnants du circuit. Shinya et Yudai aux guitares s’illustrent sur les titres les plus techniques comme « Aeon ».
Petite exclusivité par rapport aux festivals que Crystal Lake joue en même temps, on a le droit à « Devilcry », titre moins violent et plus porté sur l’émotion où l’on prend conscience que la fosse renvoie fort les paroles à Ryo et au groupe. En plus de récupérer les traditionnels drapeaux, il nous remercie dans un anglais toujours hésitant mais sincère.
Comme depuis deux ans on fait le même constat à la sortie des concerts de Crystal Lake. Nous sommes bien face à l’un des tous meilleurs groupes de la nouvelle génération. La façon dont les japonais ont gagné en notoriété très rapidement le prouve bien et ce premier sold-out à Paris en est une preuve. Mieux, le groupe a déjà été annoncé en tête d’affiche du Never Say Die Tour qui passera par le Trabendo en novembre. Rendez-vous déjà pris !
Live-report : Xhanthiax
Photos : Florentine Pautet