JOUR 1 – Entre nostalgie et nouvelle génération
Il fait très chaud ce samedi, et on se dirige directement vers la scène de l’Observatoire. Le groupe d’afrobeat Antibalas entre en scène. Les 12 membres de l’orchestre originaire de Brooklyn prennent de la place avec leurs instruments respectifs. Une poignée de festivaliers est déjà présente et se prend au jeu. Bonne humeur et convivialité, c’est comme ça que l’on peut résumer ce premier concert.




Direction la grande scène pour les plus nostalgiques : Gaetan Roussel ouvre le bal sous un soleil radieux. Il est accompagné par un groupe de jeunes filles traduisant ses chansons en langue des signes. Son set est efficace : il joue les classiques de Louise Attaque, comme « Léa » et la très iconique « J’t’emmène au vent » et la foule chante sans se retenir. Mais ses tubes personnels sont aussi présents, à l’instar de « Dis moi encore que tu m’aimes ». Le chanteur jouera même un morceau qu’il a écrit pour Vanessa Paradis : « Il y a ». Il finira en beauté avec son single « Help Myself », que le public connaît sur le bout des doigts.




Une demie-heure plus tard, c’est au tour de Véronique Sanson d’investir la grande scène. La chanteuse de 73 ans n’a pas perdu de sa superbe et interprète ses plus grands titres avec panache. Tantôt au micro, tantôt au piano, on peut dire que l’artiste est heureuse d’être là. Les Dijonnais ne manquent pas de taper dans les mains et de chanter lorsque « Chanson sur ma drôle de vie » résonne. Toutes les générations semblent conquises.



D’ailleurs, celui qui incarne la nouvelle génération est le suivant : Eddy De Pretto. Le jeune chanteur devait venir au Zénith mais pour des raisons de Covid, la date n’a pas pu être reportée. C’est donc avec enthousiasme qu’il entre sur la scène du VYV. Le décor est tout vert, tels des fonds pour intégrer des images en 3D, ses musiciens sont posés sur des blocs et Eddy De Pretto s’approprie tout l’espace. Toujours très charismatique, il interprète avec brio ses titres phares : « Bateaux-mouches », « Créteil Soleil », « Random »… Mais le petit imprévu est arrivé : une coupure de courant surgit et tout s’éteint. Les musiciens rentrent en loge. Après 30 minutes, Eddy De Pretto revient avec un « Dijon, j’ai retrouvé ma voix ! » et tout semble rétabli, malgré quelques problèmes sur les écrans géants. Un set énergique, conclut par « Fête de Trop », que les fans apprécient tout particulièrement.




Puis, c’est l’artiste britannique d’origine sri lankaise M.I.A. qui fait son apparition. Le décor a drastiquement changé, avec un écran géant en fond. La chanteuse arrive toute vêtue de blanc, lunettes de soleil sur la tête. Le public hurle, M.I.A. est déchaînée. Entre danse et chant, c’est une véritable performance à laquelle on a droit. Ambiance pop et psychédélique, la scène est enflammée. Avec ses titres comme « Bird Flu » ou encore « Borders » et « Bad Girls », le ton est donné.




C’est le rappeur LAYLOW qui a la tâche de clôturer cette première journée. Et lorsqu’il arrive sur une grande estrade, les fans présents en nombre se lâchent. Les paroles sont chantées par toute une foule, il faut dire que LAYLOW fait partie des stars montantes de la scène hip-hop française, il a d’ailleurs joué à Bercy il y a quelques semaines. Sa scénographie est impressionnante et met en valeur ses morceaux : « IVERSION » ou « 10’ ». L’ambiance est vraiment montée d’un cran, et la jeune génération est en transe. Le VYV Festival aura même l’exclusivité d’entendre en live « UNE HISTOIRE ETRANGE ».






JOUR 2 – Le post-rock britannique à l’honneur
Il fait un peu moins chaud ce dimanche, les nuages semblent même menaçants. Un peu après 16h, on commence en douceur avec la scène de l’Observatoire. C’est le duo local Flaur qui débute les hostilités. Avec leur électro pop entraînante, le groupe dijonnais a su ouvrir le bal devant une foule curieuse.

Une heure plus tard, les choses sérieuses commencent. Le groupe de rock Shame n’est pas la pour plaisanter. Le bassiste est d’ailleurs plutôt excité et gigote dans tous les sens. Le public est plus âgé aujourd’hui, et plus friand de ce genre de rock très typé anglais. Le chanteur Charlie Steen arrive avec ses lunettes de soleil futuristes et fait grimper l’ambiance directement. Les rythmiques sont saccadées à souhait, les jeunes londoniens sont à l’aise sur scène et les morceaux tels que « Fingers of Steel » ou « Wicked Beers » passent bien en live.




Vers 18h, on retourne à l’Observatoire pour The Murder Capital. Le groupe de post-punk irlandais commence un petit peu en retard, car la pluie s’est invitée. Après une grosse averse, les festivaliers se dirigent vers la scène et découvrent la musique assez spéciale des originaires de Dublin. Ils entament avec « Green & Blue » puis « For Everything ». La voix grave du chanteur colle bien avec l’univers punk et sombre du groupe. Les morceaux sont d’ailleurs engagés politiquement. La basse est lourde, comme la batterie qui fait penser à Joy Division.




Changement d’ambiance puisqu’on retourne sur la grande scène où Juliette Armanet doit se produire. Ses musiciens sont au taquet, pas perturbés de jouer avant le grand Thom Yorke. La chanteuse française débute avec « Boum Boum Baby » sous un soleil éblouissant. L’artiste est énergique et a une belle présence scénique, avec son décor qui ressemble à Stargate. Le tube « Le Dernier jour du Disco » fait danser un public cependant peu compact.




Cela se bouscule après, car Thom Yorke, leader de Radiohead, arrive. Avec son nouveau projet The Smile, groupe ayant vu le jour après la pandémie de Covid-19. Quand Thom Yorke entre sur scène avec sa guitare, le public jubile. Le groupe ne joue presque que des chansons issues de leur premier album, et à la fin, on entendra quelques personnes déçues : non, The Smile ne sont pas là pour faire du Radiohead. Les sonorités sont très années 90, la voix de Thom Yorke très calme et le synthé fait le reste. Le set est assez calme, et prendra un peu de relief quand « You’ll Never Work In Television Again » retentit. C’est un des titres les plus évocateurs de l’album. Nous ne pouvons pas voir le concert en entier, un autre groupe anglais nous attend sur la deuxième scène.





Et en effet, les fans s’amassent en nombre pour LE groupe à ne pas manquer : IDLES. Avec leur punk détonnant, les britanniques ne font pas dans la demie mesure. Leur punk aux aux influences hardcore et new wave détonne et plaît aux adeptes du genre. Avec « Colossus », « Car Crash » ou encore « Mother », le groupe ravit les fans. Dès la deuxième chanson, Joe Talbot demande à la foule de se séparer en deux. Un wall of death qui va jusqu’à la régie ? Oui oui. C’est l’hécatombe à Dijon, où la fatigue ne semble pas exister. Cela fait plaisir de voir qu’un tel groupe fait des heureux.







Bon, c’est le moment tant attendu du festival par beaucoup : Liam Gallagher s’apprête à faire son entrée, sous les coups des 23h. L’artiste et son groupe sont d’ailleurs là car Massive Attack ont dû annuler leur tournée. Après un teasing sur les écrans géants avec « DIJON » écrit en gros, le chanteur attaque avec du OASIS : « Hello », puis « Rock ’n’ Roll Star ». Le son des guitares est parfait, on sent que le niveau est supérieur. Les fans chantent en choeur, et Liam Gallagher envoie du rêve. Même lorsqu’il joue ses morceaux personnels « Wall Of Glass », « Everything’s Electric », « Better Days » ou « Why Me? Why Not. », le public s’extasie. Mais la moitié du set est composé de chansons d’OASIS, pour notre plus grand plaisir. Que dire quand « Stand By Me » résonne dans le parc de la combe à la serpent ? C’est toute une génération qui devient nostalgique. Après ses autres titres comme « C’mon you know » ou « Once », le groupe revient pour un rappel prestigieux. « Some Might Say » pour apaiser les coeurs, « Supersonic » pour faire patienter avant le légendaire « Wonderwall » que des milliers de personnes se mettent à chanter. C’est beau. « Champagne Supernova » viendra donc conclure 2 jours de festival, de la plus belle des manières.






Merci à Lara pour l’accréditation.
Texte : Jean-Charles DECK
Photos : Florentine Pautet